Guy Langevin
Mon travail explore la dualité; celle de la persistance des sens face à l’oubli, celle de la lumière fugace. Comme cette dualité, l’image oscille entre la précision et le flou. Ce flou peut être, parfois, la manière la plus précise pour exprimer une idée.
Dualité ne veut pas dire contradiction. La mémoire et l’oubli sont les deux cotées d’une même médaille, comme la vie et la mort, ils sont indivisibles, inséparables. La lumière a besoin de l’ombre pour qu’on l’apprécie, et les souvenirs, pour être magnifiés, trouvent dans l’oubli le compagnon parfait. La vie, comme la mémoire, est fugace.
Le corps humain est pour moi le meilleur instrument pour parler aux Humains des humains. Le corps est le matériau même de l’œuvre, bien plus qu’un simple modèle. Le corps humain, dans mon travail, est l’œuvre, crée l’œuvre. Chaque élément de l’installation est là pour renforcer la relation avec lui, mais chaque spectateur doit définir sa propre relation avec une image qui n’établit aucun diktat factuel. Elle permet plusieurs niveaux de lecture et plusieurs interprétations.